Histoire du Château

Commune de Venansault, château, ancien moulin.
Borceria (1224), Borcère (1497), Bourcière (1500), Bourcère (1520).

Description


Ancienne maison noble, terre et seigneurie relevant de la châtellenie de Beaulieu-sous-la-Roche à hommage "plain". A rachat et à 40 sols de service annuel. (Archives nationales, p. 2099).

Hugues Primaut, chevalier, fait don de 25 sols de rente à l'abbaye des Fontenelles sur les "talliatis et proventibus" de la Boursière, vers 1224. (Archives de la Vendée, H)
Une transaction de 1365 nous apprend qu'à cette date Marguerite du Puy-du-Fou, veuve (remariée) de Nicolas Robineau, baille à sa nièce, Catherine Robineau, alors femme de Guillaume Aymond, et sur l'héritage dudit Nicolas, le "village de la Bourcière, y compris la métairie, excepté le moulin". Catherine devra payer les devoirs féodaux, et, en particulier 40 sol de rente à Mgr Jehan des Chasteigners et à Mgr Aimery Bouschier (tous deux co-seignieurs de Beaulieu), et au seigneur des Forges (Landeronde), un éperon blanc, ainsi que 10 sol de rente au couvent des Fontenelles. (Archives Jaillard, A5).
Catherine Aymon, probablement fille de Catherine ci-dessus, était femme de Jean Jaillard, et lui avait porté la terre de la Maronnière (Aizenay), dont il rendit aveu, en 1391, à Jean de la Muce (Beauchet-Filleau t.I p.215). C'est peut-être par cette alliance que la Bourcière passa aux Jaillard.
Jean I Jaillard et sa femme, Jeanne Templerie, sont qualifiés de seigneur et dame de la Boursière dans plusieurs actes en 1540 et 1554, mais habitaient 1'hôtel de la Rollandière, paroisse d'Aizenay.
En 1563, François Jaillard, probablement neveu du précédent, et également qualifié de seigneur de la Boursière, dans le dénombrement de Beaulieu (Archives Nationales Id-). Il avait épousé Anne de la Tousche-Limouzinière, fille d'Alain, seigneur de la Malauzie (St Philber de Grand Lieu), et des Planches (La Garnache), et de Catherine Rouhault. Son fils, Jean II Jaillard, seigneur de la Boursière après lui et mari de Nicole de Mermande, joua un certain rôle dans les guerres de Religion. Il reprit sur les protestants la place de Talmont, et fut nommé, par Guy de DAILLON, Comte du Lude, au commandement du château de ce lieu, le 6 février 1577 ; mais le 22 avril 1587, il remettait cette place entre les mains du futur Henry IV.
Les archives Jaillard contiennent des lettres qui lui sont adressées par du Landreau, le Comte du Lude, Louis de Bourbon, Prince de La Roche sur Yon, le duc de Mercoeur, Henry III, Malicorne, Catherine de Médicis, etc. ...

En 1604, François Robert, seigneur de la Voye, et Alain Robert, seigneur de la Genétouze, son frère, habitaient la Boursière (Carrés d'Hozier, 542) Ils étaient fils de Marie Jaillard, sœur de Jean II ci dessus, et de Charles Robert, seigneur de la Rochette des Clouzeaux. Louis Jaillard, seigneur de la Boursière après Jean II, son père, mourut vers 1623. Le 15 juillet 1625 : protestation du fermier de la Boursière contre les officiers du seigneur de Beaulieu qui, après saisie féodale de la terre de ce lieu pour faute de paiement de rachat, voulaient en adjuger le bail judiciaire pendant un an. (Archives Jaillard). Le 18 mai 1627, Céleste du Puy du Fou, veuve de Louis Jaillard, affermait le moulin "turquois" (moulin à vent) de la Boursière pour 66 1ivres.
Deux des fils de Louis Jaillard se qualifièrent de seigneurs de la Boursière, Louis et Gabriel. Ce dernier, par testament du 5 septembre 1654 et codicille du 2 décembre 1663, léguait à la cure de Venansault le pré dit "Pré de la Cure" et à la fabrique, 1500 1ivres, à placer en domaine, plus 60 1ivres de rente annuelle à prendre sur la métairie de la Garlière. Ces legs étaient destinés à la fondation d'une chapellerie à l'autel N.D. de l'église de Venansault, à charge d'une messe par semaine, pour le repos de l'âme du testeur (archives de Vendée, G - archives Jaillard).

Le 3 juillet 1668, Foy de Launay, veuve de Louis Jaillard, frère de Gabrielle, fait aveu de la Boursière à Beaulieu, par son fils François, mineur (Archives Jaillard). Celui-ci épousa Jacquette de Saligné et mourut en 1708. Son fils, Paul Jaillard, seigneur de la Maronnière (Aizenay) et de la Boursière, fur reçu chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem le 27 avril 1688 et mourut "en caravanes" à Malte en 1714. Sa succession fut partagée entre son frère Louis et ses sœurs Foy et Avoy-Thérèse Jaillard. A cette occasion, la terre de la Boursière fut évaluée 21 825 livres et d'un revenu de 1091 livres.5 sols et attribuée à Louis Jaillard, qui épousa, en 1710, Marie-Louise Aymon, dame des châtellenies de Beaulieu.

En 1733, celle-ci agissant comme veuve et dame de la Boursière obtenait, après jugement de la cour du Lieu-Dieu, le paiement de 29 ans d'arrérages d'une rente noble et foncière due à la maison de la Boursière sur les fiefs de la Guillonnière et des Foucheries à Venansault. En avril 1734, pour satisfaire à une ordonnance royale du 17 novembre 1733, elle déclarait, dans la suite de ses biens, "la Boursière de Venansault et métairies en dépendant et 45 boisselées de landes".

Jean-Baptiste Jaillard, seigneur de la Boursière, fils pûiné de Louis mourut vers 1780 et sa succession fut partagée en décembre 1781. Cependant, sa sœur Marie-Anne Jaillard se qualifiait, dès 1750, de dame de la Boursière, et y habitait avec son mari Charles-Baptiste de Morais, seigneur de la Boucherie. Elle y mourut en 1785. Sa pierre tombale se trouve encastrée dans le soubassement de la Croix qui est sur la place de Venansault. Elle avait fait hommage de sa maison noble du Petit-Château (Venansault) au seigneur de la Bobinière, en 1783.

De cette alliance sont issues deux filles : Marie-Henriette de Morais, qui épousa le 15 juin 1773, Louis-Charles de Gazeau, seigneur de la Benastonnière, à Grosbreuil, et lui apporta la Boursière ; la seconde, Charlotte-Foy, mariée le 15 janvier 1790, à Henri-Aimé de la Forest-Groizardière, résida à la Boursière pendant la Révolution, son mari ayant émigré. Louis-Charles de Gazeau, après avoir pris part au rassemblement de la Proustière et tenté d'émigrer en 1791, fut arrêté en 1793, et incarcéré avec sa femme aux Sables, condamné à mort et exécuté le 22 mars 1794. Comme il était paralytique, on du le porter dans un fauteuil. Sa veuve survécut à la Révolution.

La Boursière passa à leur fille, Henriette-Charlotte de Gazeau qui, après avoir épousé Antoine Rousselot de Saint-Géran, mourut le 10 germinal an V en couches de son premier enfant. Celui-ci mourut aussi, mais six jours après sa mère, de sorte que son père se trouva héritier de la Boursière.
On le retrouve aux Sables, en l'an IV, comme receveur de l'enregistrement. En 1826, il acheta le vieux château de Bouin et s'occupa activement de l'aménagement du marais : un polder de Bouin porte son nom (200 ha). S'étant remarié, vers 1801, avec Julie Juchault de la Moricière, il alla habiter le Chaffault en Bourgenais (Loire-Atlantique) et vendit la Boursière, par acte du 12 mai 1823 (Ménardeau, notaire), à Constantin-Joseph de Chabot, demeurant au château des Gâts (Dompierre-sur-Yon).Celui-ci (1799-1863) avait épousé, en 1819, Adélaide de Guerry de Beauregard, et vint habiter la Boursière avec sa belle-mère Constance-Henriette-Louise de la Rochejacquelin, sœur des trois généraux, qui fut inhumée à Venansault, en 1827.

Auguste de Chabot (fils du précédent) a écrit dans une brochure actuellement introuvable ses souvenirs d'enfance ("Mes chers disparus", 1771-1901, Montauban, Prunet, s.d.). Il raconte que son père dut démissionner, en 1830, de la mairie de Venansault et subir, à la Boursière, les visites domiciliaires, de jour et de nuit, des soldats de Louis-Philippe qui mirent tout à sac.
C'est sa sœur Marie (1820-1901) qui eut la Boursière en partage avec son mari, Henri Augier de Moussac, qu'elle avait épousé le 12 novembre 1843. Ce dernier devint maire de Venansault et mourut en 1879. Il laissa, avec sa femme, le souvenir de personnes toutes dévouées aux œuvres de la paroisse. Ils eurent sept enfants, dont Fernand, qui devint propriétaire de la Boursière, puis ensuite, son frère Henry qui, n'ayant pas d'enfants, la légua à son neveu Christian de Moussac, le propriétaire actuel (1959). La Boursière fut occupée, en 1943 et 1944, comme hôpital militaire allemand.

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